Rapport hebdomadaire 17/2025

Les rapports trimestriels prennent de la vitesse

Les résultats des entreprises pour le premier trimestre 2025 sont encourageants, de même que les chiffres des ventes au détail. Une certaine accalmie semble à nouveau gagner les marchés. En tous les cas, l’indice de volatilité des actions VIX, très observé, est retombé sous la barre des 30 après avoir atteint un pic à 52 le 8 avril. L’indice de volatilité des obligations MOVE a également connu un net recul après son plus haut (140 le 8 avril) pour s’établir à 115.
Il ne s’agit pas ici de données fondamentales. En mars, les taux de défaillance dans le segment à haut rendement ont évolué à un niveau modéré de 2.3 % en rythme annualisé aux États-Unis et de 3.2 % en Europe. C’est bien moins qu’au paroxysme de la crise financière mondiale, où la moyenne était de 12.8 %. Il est vrai que les primes de risque de crédit ont augmenté de manière substantielle en avril, sans toutefois atteindre un niveau qui pourrait être associé à une récession. Il manque également l’inversion de la courbe des taux, qui est typiquement observée au début d’une récession. Au contraire, les courbes des taux d’intérêt des obligations d’État n’ont jamais été aussi raides depuis trois ans.
D’après certains investisseurs, il n’est pas possible de faire des prévisions, et les marchés ont toujours raison. Si l’on applique cette théorie aux marchés boursiers actuels, cela signifie qu’une récession aux États-Unis, voire mondiale, n’est toujours pas intégrée dans les cours. Cela vaut également pour les marchés obligataires, et constitue ainsi un signal positif pour appréhender l’avenir avec un peu plus de sérénité, même si les actualités débordent d’informations négatives.
Comme par exemple le fait que le moral des consommateurs américains n’a jamais été aussi bas au cours de n’importe quelle récession des 50 dernières années. Est-ce le signal d’un ralentissement significatif de la croissance ? Bien que de telles valeurs « souples » tirées de sondages se soient toujours révélées trompeuses, nous les prenons toutefois au sérieux, d’autant plus que le très observé « Sentiment Index » de l’Université du Michigan n’affichait que 50.8 récemment. Ce chiffre se situe très légèrement au-dessus de celui de juin 2022, lorsque le taux d’inflation avait atteint 9.1 %, son plus haut niveau depuis 1981.
Dans toutes les catégories de revenus, le moral des consommateurs américains est au plus bas. Chez les familles dont le revenu annuel est inférieur à 100’000 dollars, il a atteint son niveau le plus bas de tous les temps. Pour les familles au revenu supérieur à 100’000 dollars, il est tombé à son deuxième niveau le plus bas depuis le début des enregistrements.
Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a mis en garde, en lien avec la politique douanière du Président Donald Trump, contre les risques d’une hausse de l’inflation, d’un ralentissement de la croissance et d’une augmentation du chômage aux États-Unis. En particulier, il a déçu les espoirs d’une baisse des taux d’intérêt en raison du risque d’une hausse de l’inflation.
En Europe en revanche, la hausse des indices boursiers engendrée par l’apaisement des tensions douanières avec les États-Unis, a insufflé une dynamique positive. La semaine dernière, le SMI a augmenté à 11’660 points : (+ 4.4 %, y compris les distributions de dividendes). Il a ainsi regagné plus de 8.9 % par rapport au creux atteint le 9 avril dernier à la mi-journée, date à laquelle nous avons décidé de maintenir nos positions.