Rapport hebdomadaire 37/2025

Sujet de la semaine : Malgré le coup de massue des droits de douane, le moral reste bon

Un tableau étonnamment positif ressort des dernières données conjoncturelles en provenance de Suisse. Alors que le débat politique et économique autour des droits de douane de 39 % imposés par le président américain Donald Trump fait rage, l’industrie suisse reste relativement stable en comparaison. En août, l’indice des directeurs d’achat pour le secteur industriel suisse a légèrement augmenté, et affiche désormais 49 points. S’il est vrai que ce chiffre reste inférieur au seuil très observé de 50 points, de nombreux économistes s’attendaient toutefois à une baisse.

Cette résilience relativement importante s’explique principalement par le fait que l’indice des directeurs d’achat interroge avant tout les grandes entreprises industrielles. Or, il arrive souvent que celles-ci disposent de sites de production en Amérique ou bénéficient d’un accord commercial distinct prévoyant des droits de douane moins élevés. Par conséquent, elles sont moins touchées par les droits de douane que les petites et moyennes entreprises pour lesquelles la situation est plus mitigée. L’indice des directeurs d’achat pour les petites et moyennes entreprises, calculé séparément par Raiffeisen, n’a fait état d’aucune amélioration. Les entreprises particulièrement exposées et sans options de rechange accusent le coup de la faiblesse des commandes et du poids des droits de douane.

Un autre élément qui explique la robustesse de l’indice des directeurs d’achat pour les entreprises industrielles suisses réside dans ce que l’on appelle « l’effet d’accoutumance ». Les entreprises se sont habituées au protectionnisme persistant, raison pour laquelle les droits de douane imposés en août n’ont pas eu le même effet choc que ceux du printemps. De plus, de signes encourageants se manifestent sur le plan de la demande internationale en dehors des États­-Unis. Ces développements ouvrent de nouvelles opportunités pour les exportateurs suisses.

En résumé, on constate que les grandes entreprises semblent faire preuve de davantage de résilience en raison de leur présence mondiale, alors que les petites et moyennes entreprises ressentent davantage la pression des droits de douane. Cette amélioration des données ne doit toutefois pas occulter le fait que certaines entreprises concernées continuent de faire face à un environnement difficile. En effet, si le niveau des droits de douane américains devait être maintenu à 39 % sur le long terme, la croissance du PIB en Suisse pourrait également être légèrement inférieure à ce que l’on estimait jusqu’ici.