Rapport hebdomadaire 27/2024

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Démarrage du deuxième semestre

Le premier semestre 2024 a été marqué par quelques surprises. Si, en début de l’année, on tablait encore sur une croissance de l’économie mondiale de +2.7 %, l’on peut désormais s’attendre à une croissance de +3.2 % pour toute l’année.

Cette dynamique de croissance accrue, dont l’épicentre se trouve dans la région asiatique, va également de pair avec une amélioration du moral des entreprises et des consommateurs. Dans les pays industrialisés, les marchés du travail sont robustes et le chômage demeure à un niveau faible (États-Unis) en dépit d’une politique monétaire restrictive, ou poursuit sa baisse pour atteindre des niveaux bas inédits (zone euro).

Les augmentations de salaire nominales s’expliquent par les accords salariaux et les gains de productivité liés à l’inflation. Il est vrai que les coûts salariaux unitaires réellement pertinents demeurent à un niveau élevé ; toutefois, grâce aux progrès de l’automatisation et de la robotisation, les processus modernes de fabrication industrielle peuvent être élaborés à un coût meilleur marché que jamais en Europe ou aux États-Unis.

Cela facilite le de-risking des usines de production chinoises au moyen d’un re-shoring ou d’un friend-shoring continu. Ce dernier profite par exemple à des nations comme le Canada et le Mexique, qui entretiennent des relations économiques amicales avec les États-Unis et qui, en tant que sites de production, font en quelque sorte office de « portes d’entrée » chinoises sur le marché américain. En Europe, ce rôle est occupé par exemple par la Hongrie. Jamais dans l’histoire la production de marchandises de l’économie mondiale n’a été aussi largement répartie entre un nombre aussi conséquent de pays, ce qui est source d’espoir pour des perspectives d’emploi prometteuses dans les régions de production concernées.

Il n’en demeure pas moins qu’un certain scepticisme s’impose s’agissant du commerce mondial des marchandises. La phase de mondialisation a engendré une évolution fortement déflationniste de la production de marchandises, et ce processus est actuellement en train de s’essouffler. Les chaînes d’approvisionnement sont relativement intactes, mais une multitude sans précédent de nouveaux sites renforce la complexité non seulement de la logistique et du commerce, mais également de l’entretien des relations économiques.

Au cours de la seule période post-pandémique, plus de 3’000 obstacles au commerce ont été institués entre différents États. Le candidat le plus prometteur à la présidence des États-Unis à partir de 2025 a en outre annoncé, sous la devise « America First », qu’il envisageait de protéger sa propre économie en mettant en place d’importantes barrières douanières. Cela pourrait s’avérer fructueux d’un point de vue électoral, mais sur l’échelle des prévisions d’inflation, les droits de douane ont toujours un impact négatif.

Cela explique les inquiétudes croissantes concernant une hausse de l’inflation aux États-Unis, et la nervosité engendrée de ce fait a fait chuter les marchés des actions en avril. En mai et juin, les faibles valeurs d’inflation ont à nouveau pu rassurer quelque peu les marchés. Pourtant, la semaine dernière, le premier duel électoral télévisé entre le président américain sortant Joe Biden et son challenger Donald Trump a ravivé les inquiétudes et fait reculer les actions.

Sujet de la semaine : Une évolution solide au 1er semestre

Au premier semestre, le Swiss Market Index (SMI) a progressé de 7.7 %, créant ainsi les bases d’une performance réjouissante liée aux actions. L’indice mondial des actions MSCI All Country Index a progressé de 10.3 %, principalement grâce à la forte influence des géants américains de la technologie comme Nvidia. Ceux-ci ont fait augmenter l’indice technologique américain du Nasdaq de 18.1 %, alors que le Dow Jones traditionnel, en dépit de ses actions tech comme Apple, Amazon, Microsoft et Salesforce, n’a progressé que de 3.8 % au total au cours des six premiers mois de cette année.

L’intelligence artificielle a été le facteur décisif de l’évolution des cours lors du premier semestre. Nvidia n’a pas été la seule à en profiter, car cela a été le cas également d’entreprises comme le groupe de logiciels européen SAP, qui a connu une évolution trois fois supérieure à celle du DAX depuis le début de l’année. En revanche, pour les petites et moyennes entreprises cotées, la situation reste difficile dans le monde entier. En Suisse, leur indice (dividende compris) n’a progressé que de 4.5 %, à l’instar de l’indice européen des petites capitalisations (+5.0 %) et de l’indice américain Russell 2000 (+1.7 %).

Les obligations ont légèrement reculé dans la plupart des grands espaces monétaires. Au cours des 12 à 18 prochains mois, elles devraient profiter des signes de l’affaiblissement de l’économie américaine, d’un refroidissement de l’inflation et d’une tendance baissière des rendements. En particulier aux États-Unis, un transfert progressif des capitaux des marchés d’actions en direction de divers segments obligataires devrait également avoir lieu, afin de réduire le risque global du portefeuille en amont d’élections incertaines en novembre.

Nous continuons à accorder de l’importance à la qualité du bilan, ce qui a une nouvelle fois fait ses preuves cette année. En revanche, les entreprises dont les bilans sont incertains ont clairement sous-performé en juin, comme déjà pendant tout le premier semestre. Par conséquent, les indices pondérés de manière égale et les ETF sont également restés à la traîne des investisseurs actifs.

Mais la Réserve fédérale américaine (Fed), qui se comporte de manière nettement plus restrictive que les banques centrales européennes, pourrait continuer à jouer le rôle du « rabat-joie ». Les dernières données macroéconomiques ont été sources de déception et les premières fissures dans le mur des bénéfices accrus aux États-Unis sont clairement visibles. Partant, il existe un risque que la Fed réagisse trop tard avec sa manœuvre de freinage de la politique monétaire. En tous les cas, nous ne pensons pas que la faible volatilité des actions pourra perdurer longtemps au niveau prépandémique actuel.

Les rendez-vous importants de la semaine à venir

1 juillet 2024 Zone euro, Grande-Bretagne et États-Unis : Indice des directeurs d’achat pour le secteur manufacturier, juin
2 juillet 2024 Zone euro : Inflation sous-jacente et inflation juin
3 juillet 2024 Zone euro, Grande-Bretagne et États-Unis : Indice des directeurs d’achat pour le secteur des services, juin
5 juillet 2024 États-Unis : Chômage, salaires-horaire, taux d’emploi, juin

Événements

Conseil consultatif en matière économique et financière de Zugerberg Finanz – Enregistrement vidéo

Les 17 et 19 juin 2024 a eu lieu la 33e édition du Conseil consultatif en matière économique et financière de Zugerberg Finanz consacré à la thématique « De la lumière dans l’obscurité. Les trous noirs, l’univers et nous  ». L’enregistrement vidéo de l’événement au KKL est disponible dès maintenant.

Inscription nécessaire (en allemand)


Séance d’information pour particuliers en suisse-allemand – Placer son argent est aussi une question de confiance

Le mardi 27 août 2024 aura lieu chez nous au Lüssihof notre prochaine séance d’information destinée aux particuliers. Cette séance s’adresse principalement aux personnes qui souhaitent faire plus ample connaissance avec notre organisation.

Vous trouverez des informations plus détaillées à ce sujet ainsi que les modalités d’inscription ici :

S’inscrire (en allemand)


Journée de randonnée de Zugerberg Finanz – août 2024

Vendredi 30 août 2024 aura lieu la prochaine journée de randonnée de Zugerberg Finanz. Que ce soit pour les grands ou les petits, avec des amis, en groupe ou en solo, les Journées de randonnée de Zugerberg Finanz sont une expérience pour tous. N’hésitez pas à noter la date dans vos agendas !

De plus amples détails sur cet événement et sur les modalités d’inscription vous seront communiqués prochainement dans la section Evénements de notre site Internet (en allemand).

Données du marché

Marchés d'actions depuis 31/12/2023
SMI 11'993.8 +7.7%
SPI 15'919.3 +9.3%
DAX € 18'235.5 +8.9%
Euro Stoxx 50 € 4'894.0 +8.2%
S&P 500 $ 5'460.5 +14.5%
Dow Jones $ 39'118.9 +3.8%
Nasdaq Composite $ 17'732.6 +18.1%
MSCI EM $ 1'086.3 +6.1%
MSCI World $ 3'511.8 +10.8%
Marchés obligataires depuis 31/12/2023
SBI Dom Gov TR 217.4 +1.2%
SBI Dom Non-Gov TR 116.6 +1.4%
Marchés immobiliers depuis 31/12/2023
SXI RE Funds 485.0 +4.9%
SXI RE Shares 3'248.7 +1.2%
Matières premières depuis 31/12/2023
Pétrole ($/Bbl.) 81.5 +13.8%
Or (CHF/kg) 67'234.9 +20.5%
Cours de change depuis 31/12/2023
EUR/CHF 0.9628 +3.7%
USD/CHF 0.8988 +6.8%
EUR/USD 1.0713 –3.0%
Taux d'intérêt à court terme
3M Prév. 3M Prév. 12M
CHF 1.22% 1.7%–1.9% 1.2%–1.3%
EUR 3.71% 3.7%–4.0% 3.0%–3.2%
USD 5.32% 5.3%–5.5% 4.0%–4.3%
Taux d'intérêt à long terme
10 ans Prév. 3M Prév. 12M
CHF 0.60% 0.7%–1.0% 0.8%–1.1%
EUR 2.49% 2.2%–2.5% 2.0%–2.2%
USD 4.40% 3.6%–3.8% 3.0%–3.3%
Renchérissement
2022 2023 2024P
Suisse 2.8% 1.5% 1.3%
Zone euro 8.5% 2.6% 2.2%
Etats-Unis 8.0% 3.0% 2.0%
Economie (PIB real)
2022 2023 2024P
Suisse 2.2% 1.3% 1.6%
Zone euro 3.3% 1.2% 1.8%
Etats-Unis 1.9% 2.6% 2.0%
Global 3.0% 2.9% 3.0%
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