Rapport hebdomadaire 38/2020

L’essor en Suisse crée la surprise
L’économie suisse renoue contre toute attente avec la croissance. La reprise est plus forte qu’attendu. Le produit intérieur brut (PIB) devrait diminuer de 4,5 % durant l’année en cours. Les experts de l’institut de recherche économique BAK Economics, tout comme ceux de la Confédération, ont revu leurs prévisions à la hausse (jusqu’à présent -5,8 %). La Suisse semble bien surmonter la crise. Le fait que l’économie européenne reprenne vie y est certainement pour quelque chose.
À Francfort, le Conseil de la Banque centrale européenne (BCE) s’est réuni à l’occasion de sa première réunion à la suite de la pause estivale. Un constat y a pu être établi: l’effondrement économique dans la zone euro devrait se révéler moins grave que ce que l’on craignait jusqu’à présent. Selon les dernières estimations, le PIB devrait chuter de «seulement» 8,0 % durant l’année en cours. La perspective d’essor demeure inchangée. La BCE mise sur une croissance du PIB de 5,0 % en 2021 et de 3,2 % en 2022.
Le sujet délicat de l’euro fort a été habilement contourné par la présidente de la BCE, Madame Christine Lagarde. La valeur de l’euro a progressé de 10 % depuis le milieu du mois de mai et de 6 % depuis début juillet, par rapport au dollar. Certes, le renforcement de l’euro a fait l’objet de débats et a été soigneusement examiné, mais la politique monétaire ne vise pas le cours du change, a déclaré Madame Lagarde sur un ton politiquement correct.
La plupart des indicateurs conjoncturels mondiaux ont poursuivi leur tendance à la hausse, à travers toutes les régions. Cette tendance a conduit à la réalisation de bénéfices dans certaines branches et à un accroissement des investissements dans des entreprises négligées. Les titres technologiques l’ont particulièrement ressenti. Après avoir connu une montée en flèche durant la période estivale, ceux-ci ont nettement chuté. On ignore encore s’il s’agit d’une petite pause pour récupérer après une montée à couper le souffle, ou s’il s’agit d’une première partie d’une correction plus forte.
Une chose est sûre: les actions sont d’ores et déjà cotées nettement en dessous de leurs cours record. Celles d’Apple se situent déjà 16 % en dessous de leur niveau au 2 septembre. Chez Tesla (-25 % depuis le début du mois), l’euphorie à la Bourse est quelque peu retombée après une montée vertigineuse. Des poids lourds tels que Microsoft, Amazon et Google ont dû eux aussi essuyer des reculs à deux chiffres. Leurs cours d’action se trouvent tous 12 % en dessous de leurs valeurs record auxquelles ils s’élevaient il y a encore quelques jours.
Le marché d’actions suisse évolue quant à lui dans le sens contraire. Il a terminé la semaine dernière à 10’439 points (+2,8 %). Le groupe à forts flux de trésorerie, spécialisé dans le ciment, LafargeHolcim (+5 %), a su faire bonne impression. Novartis et Roche (+4 % chacun) ont également connu une forte progression, sachant que les actions de Novartis se situent toujours 11 % en dessous de leur niveau de début d’année.
Sujet de la semaine: La politique monétaire inchangée de la Banque centrale européenne
Alors que la banque centrale américaine, la Federal Reserve (Fed), passe au concept inflationniste du «Average Inflation Targeting» (AIT), la Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa politique monétaire de manière inchangée. Cette stratégie a encore donné un peu plus d’élan à l’euro qui, la semaine dernière, s’est enchéri, atteignant les 1’185 dollars.
L’annonce de la Fed est un événement phare de l’évolution de la politique monétaire américaine, dont l’importance ne doit en aucun cas être sous-estimée. Si l’objectif d’inflation se situe à 2 % et que l’inflation réellement mesurée est inférieure à cette valeur pendant des années, à l’avenir, l’inflation pourra également être supérieure à cette valeur sans que la Fed n’envisage immédiatement des hausses de taux d’intérêt. Actuellement, la Fed ne pense même pas à envisager une hausse des taux d’intérêt. Au contraire, le concept AIT va conduire la Fed vers une politique monétaire très expansive pendant encore de nombreuses années.
Comme attendu, la BCE n’a entrepris aucune modification au regard de ses mesures politico-monétaires car le bon développement économique «concorderait en grande partie avec les attentes définies jusqu’ici». Comme déjà lors de la lutte contre la crise financière mondiale de 2007/08, la BCE fait nettement plus preuve de réserve que la Fed en matière de politique monétaire. Les États de la zone euro sont nettement moins endettés que les États-Unis, et les déficits budgétaires se révéleront également nettement plus faibles dans l’année en cours. Les balances commerciale et courante de la zone euro brillent, comparées à celles des États-Unis. À cela s’ajoute le fait que les risques politiques au sein de la zone euro ont faibli. Tout ceci veille à ce que le dollar ait tendance à être plus faible.
Les pertes de change de la livre britannique se poursuivent. Elle est devenue encore plus faible que le dollar, lorsque le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a commencé à réduire en morceaux l’accord du Brexit avec l’Union Européenne. Sans un accord avant la fin de l’année plane la menace d’une sortie désordonnée de la Grande-Bretagne de l’UE, ce qui accablerait notamment l’économie britannique.
Les rendez-vous importants des semaines à venir
15 septembre 2020 | Zone euro/Allemagne : attentes conjoncturelles du ZEW pour le mois de septembre |
16 septembre 2020 | États-Unis : comité Open Market FOMC taux directeurs au mois de septembre |
17 septembre 2020 | Japon/Royaume-Uni/États-Unis : taux directeurs et Philly Index au mois de septembre |
18 septembre 2020 | États-Unis : confiance des consommateurs de l'Université du Michigan au mois de septembre |
Nouvelles
Zugerberg Finanz Marktupdate pour les investisseurs institutionnels
Mercredi 23 septembre 2020, notre économiste en chef et associé-gérant Prof. Dr. Maurice Pedergnana vous donnera des informations détaillées concernant l’évolution conjoncturelle, les devises ainsi que les thématiques de placement centrales du 4e trimestre en cours. N’hésitez pas à soumettre vos questions et suggestions à l’avance lors de votre inscription.
Données essentielles
Date: mercredi 23 septembre 2020
Horaire: 8h00 (20 minutes)
Langue: allemand
Support: événement en ligne via MS Teams
Zugerberg Finanz KidsDay
Mercredi 14 octobre 2020 aura lieu la 7e édition du Zugerberg Finanz KidsDay, en collaboration avec la fondation Next Sport Generation. Le tournoi de football destiné aux enfants nés entre 2008 et 2014 sera organisé au complexe sportif Eschfeld à Steinhausen. Le coup d’envoi sera donné à 13h00 et le coup de sifflet final à 17h00. En tant que partenaire principal du Zugerberg Finanz KidsDay à Steinhausen, la société Zugerberg Finanz invite les enfants de ses clientes et clients ainsi que de ses partenaires gratuitement. Inscrivez un ou plusieurs enfants directement via le lien d’inscription suivant. Veuillez noter que le nombre de participants est limité: comme dit le célèbre proverbe suisse «De Schneller isch de Geschwinder», autrement dit «Ceux qui sont les plus rapides sont ceux qui récoltent les lauriers». La clôture des inscriptions est fixée au lundi 05 octobre 2020.
Cordialement, Timo Dainese
Données du marché
Marchés d'actions | depuis 31/12/2019 | ||
---|---|---|---|
SMI | 10'439.5 | –1.7% | |
SPI | 12'944.1 | +0.8% | |
DAX € | 13'202.8 | –0.3% | |
Euro Stoxx 50 € | 3'315.8 | –11.5% | |
S&P 500 $ | 3'341.0 | +3.4% | |
Dow Jones $ | 27'665.6 | –3.1% | |
MSCI EM $ | 1'091.8 | –2.1% | |
MSCI World $ | 2'368.1 | +0.4% |
Marchés obligataires | depuis 31/12/2019 | ||
---|---|---|---|
SBI Dom Gov TR | 238.5 | +1.3% | |
SBI Dom Non-Gov TR | 118.7 | –0.6% |
Marchés immobiliers | depuis 31/12/2019 | ||
---|---|---|---|
SXI RE Funds | 439.0 | +0.6% | |
SXI RE Shares | 2'923.1 | –10.7% |
Matières premières | depuis 31/12/2019 | ||
---|---|---|---|
Pétrole ($/Bbl.) | 37.3 | –38.9% | |
Or (CHF/kg) | 56'704.9 | +19.9% |
Cours de change | depuis 31/12/2019 | ||
---|---|---|---|
EUR/CHF | 1.0767 | –0.8% | |
USD/CHF | 0.9089 | –5.9% | |
EUR/USD | 1.1846 | +5.5% |
Taux d'intérêt à court terme | |||
---|---|---|---|
3M | Prév. 3M | Prév. 12M | |
CHF | –0.75 | −0.8 - −0.6 | −0.8 - −0.6 |
EUR | –0.51 | −0.5 - −0.2 | −0.2 - ±0.0 |
USD | +0.25 | +0.0 - +0.3 | +0.0 - +0.3 |
Taux d'intérêt à long terme | |||
---|---|---|---|
10 ans | Prév. 3M | Prév. 12M | |
CHF | –0.46 | −0.6 - −0.4 | −0.5 - ±0.0 |
EUR | –0.50 | −0.5 - −0.1 | −0.5 - ±0.0 |
USD | +0.67 | +0.6 - +0.9 | +0.6 - +0.9 |
Renchérissement | |||
---|---|---|---|
2020P | 2021P | 2022P | |
Suisse | –0.5% | +0.5% | +1.2% |
Zone euro | +0.5% | +1.0% | +1.5% |
Etats-Unis | +1.0% | +1.6% | +2.4% |
Economie (PIB real) | |||
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2020P | 2021P | 2022P | |
Suisse | –5.0% | +5.0% | +2.0% |
Zone euro | –6.6% | +6.0% | 160.0% |
Etats-Unis | –7.4% | +3.0% | +2.0% |
Global | –6.0% | +5.4% | +3.5% |