Une confiance prudente

La semaine dernière, le Swiss Market Index (SMI) s’est renforcé pour atteindre 11’716 points (+0.8 %), sous l’impulsion d’une confiance prudente générée par les valorisations désormais basses en Europe. À l’instar de l’ensemble des marchés européens, le marché suisse aussi s’est détaché de la vague d’achat américaine qui avait jusqu’ici nettement caractérisé le 4e trimestre 2024. Depuis le 1er octobre, les marchés américains ont gagné environ 4 %, alors que les marchés européens ont perdu 4 %.

Celui qui hésite à faire ses achats au sein de l’indice boursier mondial composé en grande partie d’actions américaines peut diversifier solidement son capital en Suisse. Le principal est de transférer les capitaux non nécessaires à son budget vers des solutions de titres. Rappelons ici que la clientèle suisse détient près de 1’000 milliards de francs ( !) de capitaux qui ne génèrent pratiquement aucun rendement, parqués en espèces, sur des comptes bancaires ou des comptes d’épargne.

À cela viennent s’ajouter les fonds de prévoyance liés (comptes de libre passage du 2e pilier et fonds de prévoyance du pilier 3a) qui ne sont pas investis dans des solutions de titres. Ces capitaux sont exposés à l’inflation et, avec ce type de placements, ne pourront même pas maintenir le pouvoir d’achat sur le long terme. En revanche, celui qui détient un solide paquet d’actions suisses pourra se réjouir de leur capacité de revenu continue. La capacité à verser des dividendes est considérable et réjouira tous ceux qui sont intéressés par les distributions. De surcroît, les revenus des fonds de prévoyance liés ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu.

Avec une action cotée à 76 francs, Nestlé dispose d’une capitalisation boursière de 200 milliards de francs. La dernière fois que le rapport entre le cours de l’action et le chiffre d’affaires a été aussi bas, c’était il y a dix ans. De plus, à ce niveau, ce n’est pas seulement l’évaluation qui est attrayante, mais également la perspective d’un rendement du dividende à 4.0 %. Il y a peu, le nouveau CEO Laurent Freixe, qui travaille pour Nestlé depuis plus de trois décennies, a annoncé lors de la journée des investisseurs des objectifs de croissance organique réalistes (4 %) avec une marge de bénéfice opérationnel notable (17 %). Dans ce cadre, il est prévu d’augmenter le budget alloué à la publicité. « Au cours de ces dernières années, Nestlé a diminué ses investissements dans le marketing. Ce n’est pas la meilleure idée pour gagner des parts de marché », a déclaré le CEO.

Novartis, dont la capitalisation boursière, tout comme celle de Roche, dépasse désormais celle de Nestlé, a également lancé un signal important. L’entreprise entend générer d’ici 2028 près de 2.5 milliards de dollars de chiffre d’affaires de plus que ce qui avait été prévu jusqu’ici. Sous l’égide de Vas Narasimhan, son actuel CEO, Novartis s’est sensiblement améliorée sur le plan de la commercialisation, ce qui aurait également motivé le relèvement de la « guidance ». À nos yeux, le rendement sur dividende d’environ 3.8 % est également intéressant.

Enfin, la semaine dernière, Zurich Insurance a fait part de ses objectifs ambitieux à moyen terme, soit jusqu’en 2027. Avec une capitalisation boursière de 80 milliards de francs, l’assureur considéré comme un élève modèle est un poids lourd du SMI et maintient son objectif actuel de distribuer environ 75 % du bénéfice aux actionnaires. Si l’on se réfère au printemps 2025, le rendement du dividende devrait ainsi se situer aux alentours de 5.6 %.