Lors d’un anniversaire à chiffre rond, on prend toujours un peu de temps pour faire une petite rétrospective de sa vie. On passe en revue les années passées et on se remémore les objectifs que l’on s’est fixés. Ai-je réussi ce que j’avais prévu de faire? Où en suis-je actuellement dans ma vie? Parallèlement, on tourne également son regard vers l’avenir et on s’imagine où l’on en sera lorsque l’on fêtera son prochain anniversaire à chiffre rond.

Ce lundi 20 avril 2020, la société Zugerberg Finanz AG célèbre un anniversaire à chiffre rond: ses 20 ans. C’est pourquoi, en tant que fondateur de la société Zugerberg Finanz AG, je jette un regard rétrospectif sur les 20 dernières années. En bref: ce fut vingt années de folie, à la fois trépidantes et palpitantes.

Après avoir obtenu ma maturité en économie en 1996, j’en avais assez de l’école. Après 13 ans de théorie, je souhaitais travailler. Ce que je désirais avant tout, c’était devenir indépendant. Avoir mon propre chez-moi. C’est pourquoi, laissant de côté le chemin des études, j’ai commencé à chercher un emploi. Grâce à une expérience dans une banque privée et une autre dans une société de gestion de fortune, j’ai pu acquérir des connaissances approfondies dans les domaines de l’analyse financière et de la gestion de fortune. Outre les aspects positifs, j’ai également pu découvrir les aspects négatifs de la branche, à savoir la pression constante pour vendre ses propres produits, les faibles performances, les frais excessifs et le peu de transparence. Ce qui me plaisait, c’était la gestion de fortune indépendante, active, telle qu’elle était accessible à la clientèle fortunée dans les banques privées, et ce qui me déplaisait, c’était le service offert à la classe moyenne. C’est de là que m’est venue l’inspiration de lancer une société de gestion de fortune qui s’occupe principalement de la fortune de la classe moyenne suisse, et ce sans conflit d’intérêts.

À 23 ans, je n’avais, bien évidemment, pas assez d’argent pour pouvoir fonder une entreprise, et je n’avais pas non plus de «parrain». Cependant, avec de grands projets en tête, j’étais mû par un enthousiasme débordant et le besoin d’agir. J’ai donc envoyé mon concept à une douzaine d’investisseurs potentiels. En réalité à toute les personnes que je connaissais dans l’industrie de la finance. Mais aussi à beaucoup d’autres que je ne connaissais pas. La plupart ne m’a pas répondu. J’ai sonné chez beaucoup de gens, essuyant refus sur refus. Mais j’étais convaincu par mon idée de me mettre à mon compte et de concrétiser mon projet. C’est alors que je suis parvenu à convaincre deux banquiers privés à Munich, avec mon idée. Après de multiples entretiens et de nombreuses heures de négociation, ils m’ont assuré leur soutien professionnel et financier, et j’ai enfin pu fonder mon entreprise qui a vu le jour le 20 avril 2000 au 10 de la rue Baarermattstrasse à Baar.

S’ensuivirent alors des mois et des années de dur labeur et de travail acharné afin de garantir un développement durable de la société. J’ai débuté alors même que je n’avais aucun client. Et à peine avais-je fondé mon entreprise que s’ensuivait déjà la première crise du marché des capitaux (éclatement de la bulle Internet). Pendant de nombreuses années, le moral des investisseurs est resté au plus bas. En 2003, nous enregistrions 25 millions AUM (Assets under Management = fortunes gérées). Alors que quelque chose se passait enfin dans l’entreprise, voilà que nous étions confrontés à la crise suivante (crise des subprimes de 2008; AUM 200 millions, puis 120 millions). Cette crise fut pire que celle de 2001, et aussi bien d’un point de vue entrepreneurial que d’un point de vue personnel, synonyme de beaucoup d’hommages rendus. À cette époque-là, j’ai décidé de me défaire des investisseurs de Munich. Et j’ai alors rencontré Prof. Dr. Maurice Pedergnana, entré dans la société Zugerberg Finanz AG en qualité d’économiste et d’entrepreneur. En y repensant aujourd’hui, ce fut l’un des moments clés du développement de la société Zugerberg Finanz AG.

À partir de l’année 2009, la dynamique a commencé à fortement progresser. En 2011, nous avons dû faire face à un autre grand défi avec la crise de l’euro. Cette année-là marque également l’année de notre déménagement à Zoug, sur le site du Lüssihof, avec 7 employés. En 2014, nous nous sommes soumis à la FINMA, ce qui fut un événement important de notre histoire, au fond à prendre un peu comme une cérémonie d’adoubement. S’ensuivirent d’autres années de forte croissance. En 2017, nous avons été récompensés pour la première fois par Morningstar. Au milieu de cette année-là, nous avons dépassé la barre des milliards en matière de fortunes gérées. En 2018 s’ensuivit notre première distinction par le magazine BILANZ, et en 2019, nous avons atteint les deux milliards de fortunes gérées. Aujourd’hui, nous comptons 2.4 milliards de francs suisses de fortunes gérées et 40 collaborateurs. Au cours de ces 3 dernières années, nous avons été récompensés chaque année du titre de meilleur gestionnaire de fortune de Suisse dans la période à long terme par le magazine Bilanz.

La vie d’un entrepreneur est sans cesse jalonnée par des hauts et des bas, des réussites et des échecs. Il s’agit d’une perpétuelle lutte acharnée, qui ne veut jamais terminer. Mais c’est également un immense plaisir et cela fait du bien de voir la manière dont les choses ont réussi et ont évolué. C’est un privilège que d’avoir eu la chance de rencontrer et faire la connaissance d’autant de personnes merveilleuses. Au cours de ces 20 années, je n’ai cessé de vivre une multitude de beaux moments, notamment en interaction avec les clientes et les clients. C’est alors pile au moment où l’on pense que tout va pour le mieux qu’arrive précisément le prochain grand défi. Cela demande de la force, du travail et de l’énergie, ainsi qu’une grande persévérance. J’ai la chance que ma passion en la matière me donne une énergie débordante. Durant ces 20 années, à aucun moment, je n’ai dû me «motiver». Le plaisir de l’entreprise, du développement, du défi, de la collaboration avec nos clientes et clients, tout comme avec nos partenaires, ainsi que la fascination de l’économie et des marchés des capitaux me stimulent et me poussent un peu plus chaque jour. Et malgré tous ces défis, malgré ces moments difficiles voire critiques, malgré quatre grandes crises, malgré de nombreux échecs et retombées, grâce à beaucoup de passion, un esprit terre à terre, un grand sens des responsabilités, un engagement sans faille, beaucoup d’application et un dur labeur, nous sommes toujours debout aujourd’hui.

Nous aurions donc toutes les raisons de faire la fête aujourd’hui. Si seulement ce virus n’était pas là. La vie d’un entrepreneur, et notamment d’un gestionnaire de fortune, renferme également des chocs exogènes. La maladie à coronavirus a mis l’économie et les marchés des capitaux de la planète entière ainsi que la vie sociale à genoux. Du moins provisoirement. C’est pourquoi, en ce temps, nous ne faisons pas sonner les trompettes ni couler le champagne avec vous, mais faisons la fête en silence en petit comité, à distance, au bureau, en home-office, dans le jardin ou sur la terrasse.

Même si, à l’heure actuelle, beaucoup de choses semblent incertaines, je suis sûr d’une chose que j’ai appris par le passé: les crises peuvent être incroyablement douloureuses à court terme. Elles portent sur les nerfs. Cependant, chaque crise a une fin. Les crises offrent des opportunités. Si nous les exploitons, nous ressortirons grandis de cette crise. Tout comme la société Zugerberg Finanz AG est sans cesse ressortie renforcée des crises de ces 20 dernières années.

Je profite avec plaisir de cette occasion pour remercier à ce titre:

• Nos clientes et clients: Un grand merci de votre confiance et de votre fidélité.
• Nos partenaires: Sans vous et la confiance que vous nous accordez jour après jour, nous ne serions pas là aujourd’hui.
• Nos collaborateurs: Merci beaucoup de votre passion, de votre engagement, de votre énergie et du soutien que vous nous accordez pour pouvoir atteindre nos objectifs.
• Nos conseils d’administration: Merci du soutien, de l’échange enrichissant et de la confiance accordée.
• Franz Stenz : Tu es mon compagnon depuis le tout début. Je n’aurais pas pu le faire sans vous.
• Maurice Pedergnana: Je n’aurais pas pu rêver meilleur partenaire que toi. Un grand merci de ton infatigable engagement, pour ton savoir-faire et de ton enthousiasme. Et merci beaucoup de m’avoir supporté.
• Thomas Bornhauser: Merci de la parfaite sincérité et des précieuses conversations.
• Mes parents: Un grand merci de l’éducation bienfaisante que vous m’avez donnée et des valeurs que vous m’avez inculquées tout au long de mon vie, et d’avoir cru en moi même dans les heures les plus sombres.
• Mes enfants et ma femme: Merci de participer à cette aventure avec moi, même si, la plupart du temps, vous devez rester en retrait.

Je pourrais encore citer beaucoup de personnes précieuses, qui me sont chères, dans ces remerciements. L’histoire de la société Zugerberg Finanz AG est un puzzle composé de milliers de pièces, une mosaïque formée de millions de petits cubes.

Et aujourd’hui, malgré les circonstances difficiles, c’est avec un soupçon de fierté que je regarde «mon» entreprise qui, en l’espace de 20 ans, d’une entreprise unipersonnelle, est devenue l’un des plus grands gestionnaires de fortune de Suisse.

Happy Birthday Zugerberg Finanz AG!

Aux vingt prochaines années. Je suis impatient.

Cordialement,
Timo Dainese, Fondateur et partenaire dirigeant